Vous avez remarqué comme on attrape facilement des expressions toutes faites ? Ca circule mieux, plus loin et plus vite que les virus, et c’est plus tenace qu’une rengaine staracadémique. Premier vecteur de maladie : la presse, écrite et audiovisuelle. Oh, je ne vais pas me lancer dans le procès des journalistes corrompus etc... Je ne me sens pas l’âme d’un chevalier blanc. En plus, ils n’inventent pas les gimmicks de la pensée toute faite, ils les véhiculent. Mais ils leur donnent une portée inespérée, contribuent à créer un « buzz » comme on dit maintenant, qui devient ensuite une opinion, et en dernier ressort un vote. Vous me voyez venir, là ? Ben oui, si on prend l’exemple de la constitution européenne et que l’on recoupe les arguments de chaque camp (soyons impartial), on se rend compte, après avoir retranché tout ce qui est du domaine de l’invective entre camps, qu’il y a bien peu d’éléments concrets qui sont avancés. Le débat manque singulièrement de nuances, bref de la complexité qui irait bien avec le texte et ses enjeux. Essayez pour voir de trouver combien d’arguments vous avez en plus de ce qui se dit, et vous aurez mesuré votre degré d’indépendance intellectuelle.
C’est important, l’indépendance, avant de s’exprimer sur son avenir. C’est même tellement important que c’est la première chose dont les partis de gouvernement, tout bords confondus, aimeraient nous priver...