Et bien voilà, on y est. Il est fou de constater à quel point l’actualité vient en aide à la connerie symétrique. On pensait avoir touché le fond avec la confusion régnant autour de l’affaire Ilan Halimi. Et voilà que, malheureusement, un fait divers vient au secours des agitateurs communautaires : le meurtre de Chaib Zehaf, sur lequel on sait pour l’instant fort peu de choses, est déjà l’objet d’une macabre récupération. Le juge d’instruction a cru bon, dans un esprit de sagesse bien compréhensible, de ne pas donner dans ses déclarations d’importance excessive à l’éventuelle circonstance aggravante de crime raciste. Après la confusion sur l’affaire Halimi, cela semblait de bon aloi. Raté. Mouloud Aounit, dont on se demande vraiment s’il a encore sa place dans un mouvement comme le MRAP (à moins que les mouvements antiracistes soient purement et simplement bons pour la poubelle), a immédiatement déclaré : « Les conclusions hâtives du procureur de la République sont inacceptables compte tenu des témoignages existants et de la nature de l’assassin. On a le sentiment que la justice ne va pas jusqu’au bout, que tout le monde dans ce pays n’est pas entendu de la même façon. »
D’accord mon p’tit Mouloud, mais il y a un problème : comme pour l’affaire Halimi, le juge d’instruction n’est pas allé plus loin que ce qui est contenu dans les PV d’audition. Il laisse le temps à l’instruction de déterminer les motifs réels du tueur, par tous les moyens disponibles. Toi, tu ne te bases que sur des témoignages qui viennent de la rue.
Alors je ne sais pas s’il y a une différence de traitement entre arabes et juifs, puisque c’est ça que tu voulais dire ; ce qui est sûr, c’est que tu partages avec tes collègues sionistes la même volonté de tout récupérer, au mépris de la plus élémentaire décence, au mépris même de l’appel à la tolérance des familles.
Si j’en concluais que tous les arabes sont comme toi et tous les juifs comme Cukierman, je serais anti-arabe et antisémite. Mais je ne suis pas comme toi : je ne fais pas d’amalgame.