Qu’on parle de ballon ou de galop, l’heure est à l’essai chez nos politiques. Pour remplacer des gouvernements successifs dont la tactique était de tenter le passage en force pour reculer à la moindre manifestation, nous franchissons ces temps-ci un nouveau qui montrent que le « trouillomètre » a observé une poussée digne du baril de brut.
C’est Dominique Perben, qu’on a connu plus martial et inflexible à la justice, qui a ouvert semble-t-il cette mode du « ballon d’essai ». Petit rappel : à peine arrivé dans ses fonctions de ministre des Transports, il a annoncé diverses mesures, notamment le gel des installations de radars ; devant le tollé provoqué par cette décision, on a parlé de ballon d’essai ? Rebelote pour la limitation à 115km/h pour économiser le pétrole. Aujourd’hui, c’est François Baroin, ministre de l’Outre-mer qui s’y met, avec sa proposition de réformer le code de la nationalité. Outre l’absurdité de la mesure (cf. article de Libé), il est surtout notable de constater que les réactions, hostiles jusque dans son propre camp, ont suffi à lui faire avouer qu’il ne s’agissait là que d’ouvrir le débat, « qu’aucun projet de loi n’est en préparation ». La proximité des élections présidentielles et la grande confusion qu’elle amène ne sont sûrement pas étrangers à ce phénomène. Peut-être aussi la guerre sans pitié entre les différentes factions de l’UMP, qui crée une sorte de trouille (des) primaire(s) puisque la bataille s’annonce rude pour la désignation de leur candidat à la présidentielle.
En tous les cas, si toutes ces inepties sont dites uniquement pour ouvrir des débat sans aucune application en vue, on se demande bien à quoi ça sert, et on serait en droit d’exiger de nos gouvernants qu’il mènent plutôt des réflexions ayant pour but des avancées concrètes. « Remettre la France au travail » disait l’autre : charité bien ordonnée commence par soi-même. Il faudrait commencer par arrêter de jouer au ballon !