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samedi 16 avril
Ce blog créé avec SPIP, remplace l’ancien domicilié à http://responsables.hautetfort.com. Les travaux sont encore en cours, le peinture est encore fraîche... Merci de votre indulgence pour d’éventuels dysfonctionnements.
 
Qu’est-ce que ce blog ?
lundi 21 mars 2005
par Pierre-Jérôme Adjedj
popularité : 48%
Pour savoir ce qui sous-tend ce blog, il faut en premier lieu définir son titre et en délimiter la portée. Parce que la notion même de responsabilité individuelle peut être employée dans des buts diamétralement opposés. En somme, la responsabilité individuelle se laisse fondre dans la responsabilité collective.

Partant du principe que l’existence de la société civile entraîne droits et devoirs de chaque individu,la réflexion de ce blog se construit en opposition à un principe, répandu aujourd’hui : la recherche systématique, pour tous les maux de la société d’un coupable, que ce coupable soit un individu ou une communauté.

Une fois l’individu renvoyé à la responsabilité de ses actes, la notion de responsabilité individuelle n’est rien sans son articulation avec la notion de responsabilité collective.

Car la responsabilité individuelle n’est pas l’individualisme, dont l’avénement est nécessaire à la société de marché. Car cet individualisme s’accompagne justement d’une démission de l’individu devant les problèmes, y compris ceux par lui suscités : il préfère alors s’en remettre à une (ir)responsabilité collective, qui s’en va chercher un bouc émissaire. Mais cette collectivité dans laquelle on se laisse fondre, qui montre du doigt et juge, n’est pas la société mais une communauté, et change de visage suivant les cas : ma communauté contre une ou plusieurs autres, l’état, le syndicat, l’association de parents d’élèves... C’est comme ça qu’un grand nombre de parents vont critiquer l’éducation nationale qui ne cadre pas assez leurs enfants ; ça évite de se poser la question de sa propre responsabilité de parent. Puis dans le cadre professionnel, on adhérera à une autre forme de soumission, et ainsi de suite. Mais cette suite de cercles collectifs ne s’inscrit jamais dans un tout qu’on pourrait appeller « la société ».

Le rapport entre responsabilités individuelle et collective pourrait se définir succinctement par l’obligation qui nous est faite de positionner nos actes et nos choix en fonction de l’intérêt général. En somme, l’intérêt privé n’est pas exclu à partir du moment où son accomplissement n’est pas produit au détriment d’autrui. Il ne me suffit pas, par exemple, d’exiger (et éventuellement obtenir) le droit à la sécurité si ce droit est obtenu par la simple répression de faits de délinquance, en toute méconnaissance aveugle de la cause qui les a produits.

Ce thème qui me taraude parcourt mes travaux personnels depuis plusieurs années. Et s’exprime à tous les niveaux du social et du politique. Chaque jour qui passe accroit davantage l’envie de se battre. Et il est du devoir de chacun de refuser le glissement vers le totalitarisme, dont le premier signe est moins l’existence d’un dictateur que la déresponsabilisation de l’individu. Hitler et sa poignée de sadiques haineux ne sont rien sans la soumission des gens normaux comme Eichmann. La démocratie exercée dans une société de marché offre là la façade la plus respectable pour toutes les oppressions.

 
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