La sentence est tombée, après plusieurs semaines de suspense : Fabien Barthez a été condamné à six mois de suspension, dont trois avec sursis. Si on fait les comptes, étant donné qu’il y a l’intersaison, le divin chauve va manquer quatre matches de championnat, un point c’est tout ; la France respire. L’affaire du
« crachat dans la figure, qui n’était pas dans la figure, et puis d’abord j’ai pas craché, enfin si bon d’accord et d’ailleurs je regrette » se solde par une condamnation morale qui n’entame pas le moral des français à l’approche de la coupe du monde 2006. Mais là-dessus, la Fédération Française de Foot décide de faire appel. Et là, l’avocat s’insurge, voyant là la marque des pressions du ministre des Sports, ce qui est inadmissible, inéquitable, etc. Chouette, le feuilleton qui nous captive depuis quelques semaines réserve peut-être encore l’un ou l’autre rebondissement.
Pourquoi est-ce que je vous parle de ça, me direz-vous ? Il y a des choses plus importantes qui se passe dans le monde. Et vous avez raison... Mais j’ai simplement pris, l’espace de quelques lignes, le plis des médias généralistes qui, orphelins d’obsèques de Pape, cherchent un événement people à activer ou à réactiver. Ces quelques gouttes de salive auront donc finalement pesé beaucoup plus lourd que, par exemple, le procès qu’inflige au même moment l’Etat néerlandais à Médecins Sans Frontières. Résumé des faits. Le gouvernement batave a payé une rançon pour faire libérer un de ses ressortissants, salarié de MSF, retenu en otage au Daguestan. Jusque là, tout va bien. Mais l’Etat souhaite maintenant que l’ONG rembourse la rançon, comme s’ils étaient coupables de négligence. Une affaire qui risque de créer un précédent facheux pour toutes les ONG qui prennent des risques pour secourir des populations en détresse. Détresse qui, soit-dit en passant, est souvent provoquée indirectement par les enjeux économiques des pays riches. Tout cela respire le cynisme à plein nez et mériterait une levée de boucliers. Mais que voulez-vous, la juste indignation que soulève cette affaire passe après les lacunes éducatives d’un gardien de but.
Alors la conclusion de tout ça, c’est qu’entre Barthez qui bave et MSF qui en bave, on voit bien qu’aujourd’hui, peu importe l’info pourvu qu’on soit « people ».