Cela faisait plusieurs mois que j’avais perdu tout appétit pour écrire sur ce blog. Etait-ce depuis le 6 mai, pour être plus précis ? Même si ce n’est pas lacause unique (ce serait faire beaucoup d’honneur au petit brasseur de vent de l’Elysée), cela n’a pas aidé. En réalité, c’est plutôt un contexte général qui m’a fait renoncer à toute tentative d’analyse de notre quotidien socio-politique.

Au mal : la résurgence d’un climat de beauferie généralisée, qu’on habille sous le terme sarkozyen "décomplexé", nous ramène 40 ans en arrière, quand on pouvait céder à ses instincts les plus bas (égoïsme, cécité, jalousie, orgueil) au nom de l’ordre social. Il n’est qu’à lire les forums au bas des articles de Libé pour s’en convaincre. On ne peut plus fournir aucun argument critique sans provoquer de hurlements. A ce compte-là, si tout le monde hurle, à quoi sert de parler ?

Au bien : on voit émerger des médias d’information alternatifs de grande qualité et différents les uns des autres. Citons entre autres Bakchich, Rue 89, La télé libre. Ces sites sont toujours en recherche d’un modèle économique, mais proposent quelque chose de réellement nouveau, dont il est difficile de prédire l’avenir, mais est-ce qu’on a besoin de prédire l’avenir quand on ne cherche pas à être élu ?

Donc au regard de ces équipes constituées, il m’a paru superflu de continuer à livrer mes petites réflexions, ç’aurait été leur accorder trop d’importance. Ce billet est donc le dernier de ce blog, qui restera en ligne en tant qu’archive. La suite... J’y réfléchis. Je réfléchs à une suite qui serait à la fois originale et compatible avec les projets créatifs que j’ai à mener en cette nouvelle année. Merci aux différentes personnes qui m’ont fait l’amitié (parfois l’inimitié) de me lire et de réagir à mes articles. Bon vent à tous. Et suite au prochain épisode.