« Santo Subito » ! On n’y tenait plus : Benoît XVI a enfin donné son feu vert à l’ouverture de la procédure de béatification de Jean-Paul II. Comme pour mère Thérésa, on (c’est-à-dire Dieu puisque Benoît est son représentant sur terre) a décidé qu’on se mettrait le délai réglementaire de cinq ans sur l’oreille. Ce qui prouve que le réglement de l’église est aménageable selon les circonstances ; et prouve aussi que l’Eglise n’est pas coupée de la vraie vie, puisqu’elle fluctue dans l’application de ses règles aussi naturellement qu’un banquier avec ses frais financiers.
Alors voilà, on va se mettre à la recherche de tout miracle que notre Jean-Paul aurait pu accomplir de son vivant, ou mieux post-mortem (il faudra qu’on m’explique dans ce cas comment on peut formellement les lui attribuer). En tous cas, en marge de toutes les âneries qui seront dites durant ce procès en béatification, il aura réussi un miracle qui n’est pas, lui, constestable : celui de faire oublier la somme des turpitudes qu’il a commises durant son pontificat. Passer pour un homme de paix quand on a défendu le non port du préservatif en Afrique tout en se positionnant pour le capitalisme au motif qu’il permet, lui, la pratique de la religion, c’est fort ! Un homme de paix qui a une conception aussi intransigeante des devoirs de l’être humain, qui croit à une soumission totale à l’église, on n’en avait pas vraiment besoin. Mais je suis sûr que finalement, à côté de ce que Benoît nous prépare, on finira par trouver que Jean-Paul II était la bonté incarnée...
Oups... Un long moment d’inattention m’a fait oublier de valider votre message. Je procède illico ; je ne voudrais pas que vous puissiez vous targuer de la moindre censure.
Quant à savoir ce que j’ai à dire contre JPII, je l’ai déjà dit. A part ça, le pardon à son agresseur, c’est très bien ; mais ça n’a fait du bien qu’à l’homme en question et à JP lui-même qui a ainsi pu redorer son blason. Ses actes officiels, je le maintiens, parlent plus à charge qu’à décharge. C’est bien beau de contribuer à l’effondrement du bloc communiste, cette terrible dictature... Mais on aurait bien aimé qu’il soit aussi critique avec les dictatures installées par les Etats-Unis pour lutter contre ce même communisme.
Mais peut-être l’essentiel est-il, comme vous dites, qu’il ait fait des choses bien. Mais ça fait léger pour un représentant de Dieu sur terre. Ou alors Dieu n’est pas celui que je croyais.