Il faut parfois savoir sortir de sa petite coquille franco-française, les ouistes l’ont assez dit. On pensait avoir le gouvernement le plus antisocial d’Europe, avec les contrats nouvelle embauche de Villepin et les vindictes éructantes de Sarkozy sur la nécessité de remettre la France et ses chômeurs au travail. Nos gouvernants nous proposent des boulots flexibles et mal payés, certes. Mais ce sont de dangereux irresponsables quasi-trotskistes à côté des mesures innovantes qui ont cours en Allemagne : là-bas, on commence à faire bosser les gens pour un Euro de l’heure, Si si c’est vrai. Soit 169 euros pour un mois de 169 heures ; remarquez au moins le calcul est simple, et décourage toute revendication sur la durée du temps de travail. Alors certes, les personnes qui sont dans cette situation parviennent, avec les aides logement et autres, à 800 ou 900 euros pour le mois. Mais quel espoir de retour est permis à ces gens qui vont passer tout leur temps à vendre, par exemple, des saucisses pour ce prix ?
D’ailleurs, le calcul est intéressant : à 2€ la CurryWurst, en admettant que le salarié en vende 30 par heure, ça nous fait 60€ de chiffre pour un euro de salaire. Un taux de rentabilité du travail qui suffirait à « réenchanter le monde » de Laurence Parisot.
Qu’est-ce qui est le plus indigne dans tout ça ? Qu’un gouvernement prétendument de gauche fasse ça ? Que France-Info nous fasse un portrait presque flatteur de ces emplois ? En tous cas, il semble que pour rattrapper la Chine, le choix des gouvernements soit fait : on va s’aligner, coûte que coûte et le plus vite possible sur les salaires chinois, avec un population corvéable et déplaçable à merci.
D’ailleurs, Breton a indiqué aujourd’hui que ceux qui sont prêts à travailler à 150km de chez eux auraient un crédit d’impôt : c’est sympa (à défaut d’être rentable), et c’est surtout provisoire. On peut se douter qu’une fois le principe de mobilité entré dans les moeurs, cela deviendra un dû.
Il y a vraiment des jours qui donnent envie de se recoucher...