2006 commence fort. On serait tenté, comme Pierre Desproges de dire « bonne année, mon cul ! ». Parce que l’année commence sur bien des faillites et des incertitudes. Au rayon faillite, je citerai celle de Lyon Capitale, dont le bilan a été déposé par son actionnaire principal à la suite de la grève de décembre cf brève. Au risque de faire d’un cas précis une généralité, le cas de Lyon est assez symptomatique de la France politique de 2006. En effet Gérard Collomb, le maire soi-disant socialiste de cette ville, ne craint pas de s’afficher aux voeux du maire UMP du IIIè arondissement, ce qui en soi n’est pas forcément choquant. Ce qui l’est plus, c’est qu’il encaisse sans révolte des discours de ce type : « Nous pouvons nous inquiéter de l’immigration sans être traités de racistes (...) On doit pouvoir reconnaître que les principales valeurs de notre pays sont le travail, la famille et la patrie sans être renvoyé aux heures les plus sombres de l’Occupation. ». Et là, ça m’embête un peu plus, même si ça ne me surprend pas de la part de ce tartufe de la gauche. Que ce soit par ses amitiés patronales ou ses méthodes autoritaires, on jurerait que ce type n’est au PS que pour évioter des primaires avec Perben à l’UMP.
Et là où ça rejoint la politique nationale, c’est dans cette tendance à l’effacement des frontières du discours entre gauche et droite. On en est à un tel point que les sauveurs du sacro saint clivage gauche/droite s’appelle Ségolène Royal à gauche et Nicolas Sarkozy à droite. A pleurer.
Il se passe peut-être quelque chose de complètement opposé en Israël, ou le retrait forcé de Sharon pourrait bien provoquer un éclatement du jeune parti Kadima. Et paradoxalement, ça serait peut-être une bonne nouvelle dans la mesure où on pourrait bien revenir à un affrontement binaire sans concessions entre le syndicaliste Amir Peretz qui prone un virage complet vers la négociaton de la paix et Nethanyaou qui ne veut pas entendre parler de paix.
Et si une année 2006 radicale d’affrontements sans concessions était ce qu’on peut se souhaiter de mieux ?