de la manifestation de dimanche ?
En premier lieu, des réactions à la limite du cliché de la part des hommes politiques : chacun était dans son rôle. La palme revient sûrement (c’est mon avis subjectif) à François Hollande qui revendique ainsi la cohérence de sa démarche : « j’étais là le 21 avril [pour manifester contre Le Pen, nda], je suis là aujourd’hui, je trouve qu’il y a une cohérence ». Alors là, mon petit François, il ne faudrait pas pousser trop loin : je comprends ton désir de cohérence, qui n’est effectivement pas en ce moment la caractéristique principale du parti que tu diriges (question cohérence, tu sembles te sentir mal jusque dans ton couple, quoi que tu en dises : tu avais épousé une défendrice de la famille, et tu te retrouves à partager le lit d’une Che Guevarette à bon compte) ; pour autant, ta véritable cohérence n’est pas là où tu crois. Elle est plutôt dans ton irresponsabilité : ta responsabilité de premier secrétaire aurait consisté après le 21 avril à remettre ton parti au travail dans la perspective des législatives, au lieu d’instrumentaliser la peur des gens. Tu as eu, comme tes comparses de gauche et de droite, ce réflexe corporatiste qui consiste à sauver la boutique au lieu de (se) poser les vraies questions sur notre République malade. La prorogation d’un système malade jusqu’au clash final : tout un programme partagé par tout tes collègues, y compris (il ne faut pas se leurrer) Sarkozy (avec lequel tu as élégamment posé, il faut se le rappeler, en couverture de VSD au moment de la campagne sur le TCE).
Aujourd’hui, en pleine affaire Halimi, tu es cohérent avec toi-même : tu récupères encore une fois la peur des gens, en nous disant que le racisme ne passera pas, que ce n’est pas bien... Tu as même trouvé les mots pour stigmatiser le vilain De Villiers. Parfait, on est d’accords sur le fou du Puy ; mais on s’en fout, François. On sait bien que ce n’est pas en fronçant les sourcils qu’on fait reculer la barbarie et le racisme, inextricablement mêlés. Pour tenter d’atteindre ce but, une seule solution : se remettre à faire réellement de la politique, en s’affranchissant des tabous posés comme des bombes par les différents instrumentalisateurs des conflits. Et si je m’en prends à toi, mon p’tit François, c’est que le PS est pour moi une déception mortelle, alors que je n’attends rien de l’UMP ou de l’UDF par exemple.
En attendant, je suis heureux que certains éditorialistes aient tout de même finis par relever le caractère confus de toute cette polémique. Si la manif a servi de révélateur alors cette mauvaise idée ne produit pas un si mauvais résultat.