On avait eu le loisir d’être choqué par les joueurs de l’équipe de France lors du match amical contre le Costa Rica. Rappelons que, contrairement à leur engagement premier, il n’ont reversé au bénéfice des victimes du crash aérien que 30% de leur prime de match au lieu de la totalité. Etre à 20 000€ près (notez d’ailleurs la somme, pour une victoire en match amical) quand on est payé 150 000€ net par mois en moyenne, il y a de quoi sursauter !
Donc, les footballeurs sont des cons, la cause est entendue. Mais leurs employeurs valent-ils mieux ? Il faut avoir entendu le président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, pour le croire. Ce monsieur, qui râle systématiquement après les arbitres, la pelouse ou n’importe quel truc à chaque fois qu’il perd, attaque à présent la fédération internationale de foot en raison de la blessure d’un des joueurs lyonnais en équipe de France, précisément lors de ce match contre le Costa Rica. Ce monsieur estime que la FIFA, qui lui impose de laisser libres les joueurs pour les matches internationaux, doit rembourser le préjudice. Et il va même plus loin : les clubs devraient toucher systématiquement un dédommagement lors des matches internationaux. On croit rêver. Ce monsieur, accompagné de son G14 qui rassemble les clubs les plus riches d’Europe, se pare du droit du travail et des notions de spectacles (il est vrai qu’on est depuis longtemps très loin du sport) pour justifier sa démarche. J’attends avec gourmandise que la Fédération française de foot attaque monsieur Aulas pour exiger une partie de la plus-value qu’il réalise sur le dos de ses joueurs appelés en équipe de France : après tout, sans équipe de France, pas d’internationaux, donc joueur moins cher... Entre la revente des joueurs et les produits dérivés, ça va faire une somme...
Et dire que j’ai aimé le foot depuis l’âge de dix ans. Mais persister alors que cette ambiance business me fait vomir, ça serait du masochisme.